Le LPI (Livret du Parcours Inclusif) : ce nouvel outil est-il utile et intéressant ?
Dès le mois de mars 2021, le SNALC posait déjà la question. De quoi s’agit-il ?
Pour l’AESH (membre à part entière de l’équipe pédagogique), ce livret numérique a pour objectifs :
- de mieux appréhender la rentrée ;
- d’accéder rapidement aux informations nécessaires ;
- de permettre (dès l’identification des besoins des élèves actuels et futurs) la mise en place rapide des aménagements ;
- d’éviter la double saisie des informations liées au parcours ;
- de pouvoir consulter les documents rédigés par les autres professionnels accompagnant également l’enfant.
- Quant aux professionnels de la MDPH, ils pourront transmettre au plus vite le PPS à tous les intervenants, avoir un historique des aménagements mis en place et suivre l’évolution des besoins de l’élève.
La fiche identitaire élève est créée par l’enseignant à partir des bases élèves et établissement.
Les volets 1 et 2 renseignent respectivement le PPRE et le PAP et le volet « santé » renseigne le PAI.
Les 4 acteurs de ce livret sont :
- la famille et l’élève ;
- l’équipe pédagogique ;
- les professionnels de la MDPH ;
- les professions médico-sociales.
Dans le cadre de l’École inclusive, cette plate-forme unique d’échanges de données concerne tous les Élèves à Besoins Particuliers (EBP), de la maternelle au lycée, et pas uniquement les élèves en situation de handicap et leurs accompagnants.
Le SNALC a veillé à ce que ce livret ne soit pas utilisé pour surveiller et contrôler le travail des équipes pédagogiques, dont les AESH !
Près d’un an plus tard, le bilan est bien amer !
L’arrêté du 30 septembre 2021 l’avait officialisé : expérimenté dans 4 académies depuis octobre 2021, le LPI est déployé sur tout le territoire dès janvier 2022.
En complément de notre premier avis écrit de mars 2021, le SNALC ne peut que dénoncer cette première version.
Pour rappel, le LPI est une application numérique utilisée sur ordinateur dont les objectifs sont de faciliter la mise en place rapide et effective des aménagements et adaptations des élèves à besoins particuliers (projets et plans), de simplifier les procédures de renseignements, d’éviter les ressaisies, de les formaliser, de faire circuler les informations entre l’école et la MDPH.
Ceci grâce, entre autres, à plusieurs interactions : les bases ONDE et SIECLE BEE pour les bases élèves et éducatives de l’EN et celle de la MDPH.
L’enseignant responsable (en général le PE, le professeur principal, ou celui qui crée le livret) peut consulter le LPI, le modifier, gérer les dispositifs et l’accès à certains livrets.
Le chef d’établissement et le directeur d’école, eux seuls, gèrent tous les livrets.
L’enseignant contributeur (et les équipes pédagogiques) ne peuvent qu’ajouter des aménagements, lire les dispositifs et accéder à certains livrets.
Et les AESH ? Rien : mépris total envers les AESH, maillon pourtant essentiel de l’école inclusive. Les AESH ne sont pas autorisés à accéder au LPI (mais les secrétaires des chefs d’établissement le peuvent !).
Par contre, il est prévu de corréler le LPI et AGESH, le logiciel de gestion des AESH…
Devrons-nous être les seuls membres de l’équipe pédagogique à continuer à utiliser le Geva sco ou le PPS ? Chacun a sa notion de la simplification organisationnelle…
Le SNALC demandera à la prochaine audience ministérielle que ces incohérences soient rectifiées au plus vite.
Le SNALC regrette aussi que dans cette première version, les dispositifs et aménagements antérieurs soient « écrasés », ce qui ne rend plus visible la progression de l’élève.
Il demande également à ce que les dispositifs d’aménagement aux examens soient rajoutés.
Cette version initiale ne donne pas non plus la parole (ou un onglet dans le LPI) aux enseignants référents, RASED, ESMS et médecin scolaire ; interlocuteurs qui ont pourtant un rôle essentiel de conseil à jouer auprès des équipes pédagogiques.
En 2022, le SNALC apportera une attention très particulière à la mise en place du LPI, en exigeant avant tout que les AESH, membres de l’équipe éducative puissent y avoir accès.
Il est certain que ce LPI n’a pas fini de faire parler de lui.