Article paru dans la Quinzaine universitaire QU1469
Le SNALC, conscient de la paupérisation des agents de l’Éducation nationale et de la discordance entre leurs rémunérations et leur niveau de qualifications, met depuis plusieurs années les salaires au cœur de ses revendications. Il demande notamment une remise à niveau des rémunérations des enseignants à la hauteur de celles des autres fonctionnaires de catégorie A de la fonction publique d’État et de leurs homologues de l’OCDE, et des salaires décents pour les agents contractuels.
De meilleures rémunérations pour tous
- Dégel du point d’indice.
- Indexation sur l’inflation de tous les éléments de la rémunération.
- Une véritable carrière pour tous, avec des grilles de rémunération permettant un passage régulier et une progression indiciaire marquée d’un échelon à l’autre.
- Majoration de 25% de toutes les heures supplémentaires par rapport au traitement indiciaire, et accès généralisé aux heures supplémentaires à tous les agents qui le souhaitent.
- Réfection de la carte géographique d’attribution de l’indemnité de résidence, tenant compte de la réalité effective des zones de vie chère actuelles.
- Revalorisation des missions supplémentaires.
- Un comité d’entreprise efficace financé et géré par le ministère de l’Éducation nationale.
Une retraite décente
- Retour de la Cessation Progressive d’Activité (CPA) 5 ans avant le départ à la retraite.
- Réduction du nombre de trimestres pour un départ à 62 ans avec une pension complète, en adéquation avec l’allongement de la durée des études et la mastérisation.
- Maintien du système actuel du calcul des pensions de retraite
Enseignants, CPE, PSY-EN : une rémunération à la hauteur
- Création d’une indemnité statutaire constituant 30% du traitement total brut en remplacement de l’ISOE/l’ISAE part fixe.
- Réfection des grilles de rémunération avec création d’échelons supplémentaires aux grades de la hors classe et de la classe exceptionnelle pour une progression de carrière continue même après 20 ans d’exercice.
- Avancement de grade : promotion de 20% des candidats éligibles à la hors classe et de 15% des candidats éligibles à la classe exceptionnelle. Pour la classe exceptionnelle, équilibre (50/50), puis inversion du contingentement de promotions entre les deux viviers : 80% vivier 2, 20% vivier 1.
- Mise en place d’une ISOE et et d’une ISAE variables de 2500€ par an pour tous les enseignants chargés de tâches spécifiques de suivi des élèves, dans le premier et le second degré.
- Transformation en heures supplémentaires rémunérées des 108 heures annuelles incluses dans les obligations règlementaires de service des professeurs des écoles.
- Pour les contractuels : refonte des grilles indiciaires, prise en compte des diplômes et de l’expérience professionnelle en lien avec la discipline enseignée pour le premier classement dans la grille, modalités nationales de premier classement et d’avancement, rémunération à plein traitement pour tous les agents en CDI, alignement du régime des indemnités et des frais de déplacements sur celui des TZR, prime de précarité identique à celle du secteur privé.
Propositions de nouvelles grilles indiciaires des enseignants, CPE, Psy-EN
Professeurs certifiés, professeurs des écoles, PLP, P-EPS, CPE, Psy-EN
Voici les propositions de grilles indiciaires après application des propositions du SNALC (valeur du point d’indice au 1/07/2022) :
- Mise en place via un plan décennal d’une indemnité statutaire de 30% du traitement brut total.
- Révision des grilles pour la hors-classe et la classe exceptionnelle (modifications en italiques)
- Accélération de la carrière


Professeurs agrégés
Voici les propositions de grilles indiciaires après application des propositions du SNALC (valeur du point d’indice au 1/07/2022) :
- Mise en place via un plan décennal d’une indemnité statutaire de 30% du traitement brut total.
- Révision des grilles pour la hors-classe et la classe exceptionnelle (modifications en italiques)
- Accélération de la carrière


Contractuels enseignants, CPE, Psy-EN
Pour le SNALC, les contractuels enseignants, CPE et Psy EN doivent commencer à un niveau de rémunération bien au-dessus du niveau du SMIC, et avoir de réelles perspectives d’avancement, notamment au cours des premières années d’exercice, d’où un rythme de revalorisation automatique et accéléré jusqu’à l’échelon 8. Ils doivent par ailleurs bénéficier de la même indemnité statutaire de 30% de leur rémunération brute totale que le SNALC propose pour l’ensemble des enseignants (voir proposition de grille pour les enseignants titulaires).

AED et AESH : des rémunérations dignes d’un véritable statut
Les revendications du SNALC :
- Augmentation des salaires des AESH dans le cadre d’un statut de fonctionnaire de catégorie B, avec plus-value salariale liée à la détention du DEAES ou d’une certification qualifiante.
- Mise en œuvre d’une grille indiciaire nationale pour les AED dans le cadre de l’accès au CDI, avec modalités d’avancement nationales automatiques et accélérées pour les premiers niveaux.
- Accès à l’ensemble des prestations revalorisées de l’action sociale.
- Accès aux heures supplémentaires et aux primes REP et REP+ pour les AESH.
- Création d’une prime d’équipement informatique pour les AESH.
- Mise en place d’une indemnité couvrant les frais de déplacement pour les AESH.
- Hausse significative de l’indemnité de fonctions particulières allouée aux AESH référents.
Le SNALC revendique un statut Fonction publique pour les AED et les AESH, avec une grille indiciaire de catégorie B, assortie de réelles perspectives d’avancement, notamment au cours des premières années d’exercice, d’où un rythme de revalorisation automatique et accéléré jusqu’à l’échelon 8.

Personnels administratifs, techniques, sociaux et de santé
Le SNALC réclame une augmentation de la part fixe de la rémunération :
- Revalorisation des rémunérations et des carrières à hauteur de celles des autres ministères.
- Prime REP et REP+ pour les assistants de service social.
Les ADJAENES et les adjoints techniques commencent désormais à l’indice nouveau majoré 352, soit à 1 648,48 euros, mais beaucoup moins après les soustractions des charges sociales habituelles. Or, il faut noter que ces personnels sont de plus en plus souvent recrutés au niveau du bac + 1, 2 ou même 3 alors qu’officiellement aucun diplôme n’est exigé. Pensez-vous que ce traitement soit suffisant ? Pas le SNALC. C’est tellement vrai que le ministère a été obligé d’augmenter leurs indices de début de carrière pour qu’ils ne soient pas inférieurs au SMIC ! Essayez de faire le travail d’une ADJAENES face à l’écran informatique : vous serez étonnés de sa technicité, de sa difficulté si vous êtes affecté à l’intendance ou de la vigilance constante qu’il vous faut pour ne pas vous tromper dans la gestion des rémunérations si vous êtes dans un rectorat ou dans une D.S.D.E.N.
Les secrétaires d’administration sont recrutés au niveau bac + 2, et commencent à gagner 1 668, 22 euros toujours selon l’indice nouveau majoré. Pensez-vous que ce traitement soit suffisant ? Pas le SNALC qui peut faire les mêmes remarques techniques que pour les ADJAENES.
On pourrait faire les mêmes constats pour les attachés d’administration, les personnels de santé et sociaux qui sont pourtant de catégorie A.
Le seul « avantage » de ces personnels est de bénéficier de l’I.F.S.E.E. (indemnité de fonction, de sujétion, d’exécution et d’engagement professionnel) mais – comme tout le monde ne le sait pas – elle ne compte pas pour la retraite.
Le SNALC plaide pour l’augmentation de leurs traitements. Or, le président de la République a déclaré il y a quelques semaines sa décision d’augmenter les traitements des professeurs de 10 % et il a alors précisé que les administratifs en bénéficieraient. Le SNALC a demandé immédiatement s’il entendait par là aussi les personnels de santé et sociaux. La réponse a été que cela figurait dans le projet de loi de finances qui sera examiné par le parlement en novembre.
En attendant, le SNALC demande à nos collègues d’être vigilants, attentifs et de ne pas hésiter à le solliciter pour être au fait de l’actualité.